Yi Da
Lors du Forum de haut niveau sur les échanges humains et culturels franco-chinois, qui s’est tenu le 30 avril à Paris, les pandas géants ont indéniablement capté l’attention de tous. Ces mammifères charmants sont au cœur d’un projet de coopération sino-française lancé cette année, symbolisant l’affection profonde qui unit les deux nations.
Le début d’une fascination
Les affinités de la France pour les pandas géants ont pris racine en 1868, lorsque le missionnaire français Armand David a découvert ces « ours blancs et noirs » dans l’Empire du milieu, révélant au monde occidental l’existence d’une espèce jusqu’alors inconnue. Plus de deux cents Occidentaux ont ensuite suivi ses pas en Chine pour observer l’espèce. Cette découverte, début d’une fascination durable pour ces créatures mignonnes à croquer, a non seulement enrichi la science mondiale, mais également ouvert un nouveau chapitre dans les relations culturelles et scientifiques entre la Chine et l’Occident.
Un engouement constamment renouvelé
Cet engouement a connu un nouveau souffle en 2012 avec l’arrivée de Huan Huan et de Yuan Zi au ZooParc de Beauval, marquant une nouvelle ère de coopération sino-française dans la conservation de cette espèce emblématique. Ces liens se sont davantage consolidés en 2017 avec la naissance du premier panda sur le sol français, un charmant petit gris et blanc rosé baptisé « Yuan Meng » (qui signifie en chinois « accomplissement d’un rêve ») par sa marraine Brigitte Macron. Elle a vu en lui un « symbole vivant de l’âme chinoise », porteur de l’esprit de la relation franco-chinoise.
Ces événements ne sont pas seulement des moments de joie et de célébration, mais également symbolisent les efforts conjoints de la Chine et de la France pour la recherche et la préservation de la biodiversité. Les fans français des pandas géants sont nombreux à se joindre aux efforts de protection du panda en Chine et dans le reste du monde, à travers, entre autres, les dons d’équipements, les recherches conjointes et le partage d’expériences entre des zoos chinois et français. C’est donc un pont culturel et scientifique qui contribue aux interactions interculturelles et façonne notre perception des uns et des autres.
Nécessité d’une rencontre directe
Pour beaucoup, c’est à travers le panda géant qu’ils ont connu la Chine. Mais la plupart d’entre eux n’ont jamais eu l’occasion de fouler le sol du pays natal de ces mammifères. « Mieux vaut voir une fois que d’entendre parler cent fois.» Il est donc crucial d’initier un dialogue direct, « de peuple à peuple », comme l’a si justement préconisé le Général de Gaulle, pour une compréhension plus profonde.
L’année du tourisme culturel franco-chinois, encette année du 60e anniversaire des relations diplomatiques entre les deux pays, en offre une excellente occasion. La Chine propose une exemption de visa de 15 jours aux Français, tandis que la France offre un visa de circulation de cinq ans à des diplômés chinois. Ce sont des initiatives de ce genre qui favoriseront les échanges humains, essentiels pour bâtir une compréhension durable, parce que mutuelle.
Écoutons ces petits choristes des Enfantastiques : « Si j’allais en Chine, avec mes amis... Allons-y, pour voir la Cité interdite... ». Dans leur voix germent déjà les semences d’une nouvelle découverte.
(Yi Da est un spécialiste des relations internationales basé à Pékin.)
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