La Télé des Chinois d'Europe
  • 20/06/2020
卢沙野大使接受法兰西24电视台专访

Le 19 juin 2020, l'Ambassadeur LU Shaye a été interviewé par France 24. Voici la transcription de l'interview :

 

Q : Bonjour et bienvenue dans l'entretien sur France 24. Notre invité aujourd'hui est LU Shaye, qui est l'ambassadeur de la République populaire de Chine en France. Monsieur l'Ambassadeur, merci beaucoup d'être avec nous.

R : Bonjour Monsieur PERELMAN.

Q : On va commencer par l'épidémie de coronavirus, à Pékin dans votre capitale, la situation avait été qualifiée d'« extrêmement préoccupante ». Il y a quelques jours, on a vu la fermeture des écoles, on a vu les aéroports avec beaucoup moins de vols. Maintenant, les autorités semblent dire que tout est sous contrôle. Alors on a du mal à comprendre quelle est la situation exacte. Est-ce que pouvez-vous nous expliquer ?

R : D'après ce que je reçois comme informations, chaque jour, on compte encore quelque vingtaine de cas confirmés. Mais d'après les épidémiologistes, la situation est sous contrôle. J'en crois, parce que vous connaissez que la Chine a déjà beaucoup d'expériences à faire face à ce genre de situation. Et le système de prévention et de contrôle sanitaire est beaucoup plus perfectionné. On a la confiance de contrôler parfaitement la situation. Même si les écoles sont fermées, mais est-ce que vous remarquez que les concours des écoles secondaires et universitaires qui sont prévus au début du mois de juillet, ne sont pas annulés ?

Q : Mais est-ce que ce n'était pas un petit peu une « surréaction » de dire que c'était extrêmement grave ? On parle de quelques dizaines de cas. Est-ce que ce n'est pas une façon aussi pour la Chine de montrer qu'elle est capable de réagir, parce qu'on sait qu'elle a été critiquée pour la première réaction à l'apparition du virus ?

R : Je pense que c'est la différence entre les approches de la Chine et des pays européens. Cela signifie que le gouvernement chinois et les gouvernements de divers échelons en Chine prennent au sérieux cette épidémie. Notre approche est de s'attaquer au premier temps au virus pour endiguer la propagation du virus depuis le début.

Q : Les gouvernements européens ne sont pas sérieux et n'ont pas été assez sérieux, d'après vous ?

R : Ce n'est pas ce que je veux dire. Je veux dire que le gouvernement chinois attache une grande importance à lutter contre ce virus et le prend au sérieux extrême.

Q : Monsieur l'Ambassadeur, je veux en venir à la situation internationale et notamment à ce que votre Ministre des Affaires étrangères a appelé « une nouvelle guerre froide entre la Chine et les États-Unis ». Les épisodes de confrontation se multiplient pour l'instant. C'étaient des confrontations verbales. Le Président américain Donald Trump a affirmé que son administration n'hésiterait pas « à découpler l'économie américaine de la Chine ». C'est une menace très directe.

R : La guerre froide, ce n'est pas ce que la Chine veut. Je pense que le Ministre des Affaires étrangères veut dire plutôt qu'on ne veut pas une guerre froide. Donc, notre politique étrangère est toujours constante. C'est une politique de paix et d'indépendance. Et vis-à-vis des États-Unis, le gouvernement chinois adopte une position toujours pour que la coopération, la coordination, la stabilité dominent les relations bilatérales. Même si l'administration Donald Trump préconise un découplage, mais ce n'est pas ce que nous voulons. Nous pensons que ce n'est pas possible non plus de se découpler de la Chine. Et je pense que si les Américains appliquent cette politique, ce sera se tirer une balle dans leur pied.

Q : Mais quand même, on voit du côté de l'administration Trump, il y a des sanctions commerciales qui sont mises en place, d'autres types de sanctions. On voit quand même des accusations, que ce soit sur le coronavirus ou sur d'autres sujets, de plus en plus vives. Et on voit aussi la Chine répondre de manière de plus en plus véhémente. Est-ce que vous ne craignez pas quand même qu'il y ait un jour ou l'autre un dérapage et que cet affrontement verbal puisse déboucher sur quelque chose de beaucoup plus grave ? Est-ce qu'on n'est pas dans une zone de danger en d'autres mots ?

R : Oui, il existe ce danger, mais c'est effectivement un tapage médiatique de la part du gouvernement américain, de médiatiser les rumeurs et des mensonges vis-à-vis de la Chine. La Chine est obligée de se lever pour se défendre. C'est pour défendre notre dignité, notre réputation et nos intérêts d'État. Mais quand même, je pense qu'en faisant ça, la Chine reste toujours disponible à faire la coopération avec les États-Unis, à faire des échanges normaux dans tous les milieux, et à maintenir une relation bilatérale stable.

Q : Dans un livre qui vient de paraître, l'ancien Conseiller à la sécurité américain John Bolton affirme que lors d'une rencontre entre le Président américain et le Président Xi Jinping, Donald Trump aurait demandé au Président chinois de l'aider à être réélu, notamment en achetant des denrées agricoles. Quelle est votre réaction ?

R : Je ne sais pas si ce qu'il a dit est vrai. Je n'ai pas de commentaire.

Q : Autre sujet de tension entre la Chine et un autre pays, le Canada. Ce vendredi, on a appris que deux Canadiens qui étaient détenus en Chine depuis 18 mois ont été inculpés pour espionnage par Pékin. Alors pour le Canada, c'est clairement une réponse à la procédure d'extradition de l'ex-directrice financière du géant chinois Huawei, qui est réclamée par les États-Unis, qui est actuellement au Canada. Est-ce que la Chine a en effet fait cela pour faire pression sur le Canada ?

R : Parlant du Canada, j'ai beaucoup à dire.

Q : Vous étiez ambassadeur là-bas, je dois le préciser.

Q : Oui, bien sûr. J'ai un sentiment très profond et très amical vis-à-vis de ce pays. J'aime bien le pays et son peuple. Toutes les personnes que je rencontre au Canada sont très amicales, très honnêtes. On fait toujours des amis. Même avec mes collègues au Ministère des Affaires étrangères canadien, on a des échanges très étroits et réguliers, très amicaux. Même si après l'affaire de Meng Wanzhou, on avait des échanges souvent excitants sur ce sujet, mais on connaît que l'on sert son propre pays, on sert son gouvernement respectif. Après ces échanges, on reste amis. Le peuple chinois nourrit un sentiment très profond et amical vis-à-vis du Canada grâce à deux personnes : l'une est le docteur Bethune, l'autre est l'ancien Premier Ministre Pierre Elliott Trudeau. Ils ont fait beaucoup de contribution au développement des relations amicales entre les deux peuples. En ce qui concerne l'affaire Meng Wanzhou, je pense que c'est une erreur grave commise par le gouvernement canadien, et je suis très triste de l'évolution des relations bilatérales à cause de cette affaire-là.

Q : Donc c'est une vengeance de la Chine ?

R : Sur l'affaire des deux Canadiens en Chine, c'est une autre chose. La Chine applique toujours l'État de droit, et nous respectons notre système juridique indépendant. Et ce n'est pas une vengeance. On agit toujours en vertu de la loi.

Q : Autres sujets de tension, parce qu'ils sont nombreux : l'Australie a accusé ce vendredi une puissance, un acteur étatique sophistiqué, d'avoir conduit une cyberattaque contre des institutions de l'État et des entreprises. Beaucoup pensent que le pays visé par le Premier Ministre australien qui a fait ces révélations, c'est la Chine.

R : Tous les pays doivent se respecter en traitant leurs relations bilatérales. Quand on accuse les autres, il faut avoir des arguments, des preuves, il ne faut pas accuser de n'importe quoi les autres. La Chine est victime de cybercriminalités, de cyber espionnage, au lieu d'être le provocateur. Vous connaissez bien le programme « Prisme » et d'autres programmes des États-Unis.

Q : Vous niez être derrière ces attaques que l'Australie dénonce ?

R : Bien sûr, la Chine n'attaque jamais les autres par les moyens de cyber espionnage.

Q : Les puissances du G7 ont émis un communiqué cette semaine pour condamner la mise en place prochainement à Hong Kong d'une loi sur la sécurité nationale qui est très controversée. Tous les pays du G7 se sont mis d'accord pour vous condamner.

R : C'est une ingérence flagrante dans les affaires intérieures de la Chine. La législation de la sécurité nationale à Hong Kong relève du pouvoir du gouvernement central. Cela n'a rien à voir avec les autres pays. Tous les pays du monde se préoccupent de leur sécurité nationale. Hong Kong est un territoire de la Chine. Donc la sécurité nationale doit couvrir Hong Kong.

Q : C'est la fin du système qu'on appelle « un pays, deux systèmes » ?

R : Au contraire, c'est le perfectionnement du principe de « Un pays, deux systèmes ». Parce que la sécurité nationale relève de la performance du gouvernement central, donc la législation n'affecte pas la haute autonomie de cette région de Hong Kong, qui est la Région administrative spéciale.

Q : Vous niez ces accusations rapidement ?

R : Oui, bien sûr. Et cette législation n'affecte pas non plus les droits et libertés des habitants de Hong Kong, parce que cette loi définit quatre crimes majeurs, à savoir la sécession du pays, la subversion du pouvoir, le terrorisme et la collusion avec des forces d'ingérence étrangères et extérieures. Tout cela ne relève pas des droits et libertés individuelles des habitants. Donc, si on n'enfreint pas la loi, on n'a pas à craindre d'être puni par cette loi. Beaucoup d'Européens se préoccupent du fait que cette loi affecterait les investissements étrangers, mais selon moi, c'est tout à fait le contraire. On pouvait remarquer que ces derniers jours, deux grandes entreprises d'Internet chinoises NetEase et JD.com se sont introduites à la Bourse de Hong Kong et ont levé une grande quantité de capitaux. C'est une signification que la loi sur la sécurité nationale à Hong Kong promeut l'amélioration de l'environnement d'affaires à Hong Kong.

Q : Merci, Monsieur l'Ambassadeur. On n'a hélas plus de temps pour aborder les nombreux sujets. Merci à vous d'avoir été notre invité. Et merci à vous d'avoir regardé cette interview sur les antennes de France 24.

R : Je vous remercie.

 

 

 

Retranscription faite par l'Ambassade de Chine en France

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